Bibliothèque de Bergheim

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Atelier d'écriture : un nouvel opus

Publié par biblio sur 30 Octobre 2013, 17:28pm

Catégories : #Animations


Les contes du mercredi à la bibliothèque

De Bergheim

 

 

L’ogre gourmand et la bergère

 

 

 

 

Auteurs : Floriane BOHN et Camille GILSON

Avec l’aide de Myriam octobre 2013

 

 

     Comme il était beau le petit mouton de Jeanne ! De grands  yeux ronds, noirs et profonds qui vous jetaient un regard si tendre ; une laine douce et soyeuse au toucher toujours blanche et bouclée; des sabots noirs et luisants qui martelaient le sol délicatement ; une petite langue rose et rappeuse pour attraper les brins d’herbe fraîche, un bêlement timide et doux qui vous faisait fondre de bonheur. Doudou, le petit mouton, avait tout pour plaire et Jeanne, la jolie bergère, l’aimait passionnément.

     Doudou le lui rendait bien. Chaque matin, il attendait la jeune fille près de la bergerie. Et quand celle-ci apparaissait toute frêle dans sa robe de paysanne, Doudou bêlait si fort que toute la bergerie était aussitôt en émoi.

     « La voilà, la voilà, bêlaient les moutons. »

     Le grand bélier sortait en premier de la bergerie, majestueusement, toutes cornes en avant. Puis c’était au tour des jeunes moutons, les brebis enfin, accompagnées de leurs agneaux. Tous se réjouissaient de quitter la bergerie pour la grande balade quotidienne avec la jolie Jeanne.

     « Allons-y, allons-y, bêlaient les moutons. »

     Grande, brune aux yeux bleus, Jeanne, du haut de ses 14 ans, faisait la fierté de ses parents et bien qu’ils ne soient pas très riches et habitent une petite chaumière à la lisière de la forêt, ils considéraient leur fille comme la plus belle princesse du monde.

     Elle était aussi bien courageuse. Sa témérité avait fait le tour de la région et l’avait rendue célèbre car, à elle seule, elle avait chassé un loup qui s’approchait trop près de son petit troupeau. Elle avait  roué l’animal de coups jusqu’à lui rompre le bâton sur le dos et celui-ci, apeuré et meurtri,  s’était enfui à jamais.

     « C’est bien fait, c’est bien fait avaient bêlé les moutons. »

     Pendant ses longues promenades à la recherche de verts pâturages,  Jeanne chantait  de sa voix cristalline tout en caressant Doudou son mouton préféré, toujours à ses côtés.                                                                      

 

     Or, un jour, un ogre passa dans la région.

     Gros, gras, gourmand, méchant et prétentieux, il dévorait chaque jour une centaine de poulets avec bec et plumes qu’il recrachait ensuite tout autour de lui. Il gobait entiers tous les œufs qu’il trouvait au poulailler. Puis se ruait dans le fournil et y dévorait tous les pains dorés qu’il y trouvait.

    Cependant, il préférait par-dessus tout, croquer de beaux moutons bien gras et dodus qu’il engloutissait tout entiers sans même se donner la peine de les dépouiller de leur peau laineuse.

     Ensuite, il avalait un tonneau de vin et s’endormait  aussitôt au pied d’un arbre,  ronflant si fort que tous les oiseaux s’envolaient, que les feuilles de l’arbre tombaient et que les maisons environnantes  tremblaient.

     Les gens du pays étaient terrorisés par cette présence inopportune et essayèrent d’inciter l’ogre à quitter la région. Hélas, rien n’y fit. Ils eurent beau lui offrir toutes sortes de mets délicieux, de vins savoureux. Bien au contraire, l’ogre se voyant ainsi invité et charmé par toutes ces attentions, décida qu’il ne pouvait pas y avoir plus bel endroit et s’y installa à demeure.

     Il eut tôt fait d’apprendre que, dans le pays, vivait une jolie bergère, qu’elle était bien courageuse et que, bien entendu, elle possédait de très beaux moutons bien dodus. Et il y en avait un, splendide, grassouillet et succulent qui le faisait saliver rien que d’y penser !

      Il décida donc de partir à la recherche  de son repas de rêve à travers prés et  pâturages où il pensait trouver la bergère et son troupeau. Les moutons, entendirent de loin son pas pesant et donnèrent aussitôt l’alerte :

« L’ogre arrive, l’ogre arrive, bêlèrent les moutons »

     Jeanne réagit au quart de tour et s’empressa de disposer le piège qu’elle avait préparé pour l’ogre. La bergère, bien maligne, avait pris soin d’enrouler une peau de mouton autour d’une très grosse pierre.

L’ogre s’approcha du troupeau.

« Au secours, au secours, bêlèrent les moutons »

     D’un geste rapide, l’ogre gourmand se saisit du premier mouton à sa portée. (Il faut dire que l’ogre n’avait pas une très bonne vue). Il le trouva un peu lourd mais sa gloutonnerie fut la plus forte.

« Hum, fit l’ogre, ce mouton est bien lourd ! Il doit être bien gras… Quel festin que voilà ! » Et il croqua à pleines dents.

« Ouille, ouille, ouille …» Hurla l’ogre qui venait de se briser les dents sur la pierre cachée par Jeanne dans la peau laineuse.

« C’est bien fait, c’est bien fait, bêlèrent les moutons »

      L’ogre,  honteux et confus d’être tombé dans le piège et d’avoir perdu toutes ses dents,  s’enfuit à toutes jambes et quitta à jamais le pays. On ne le revit jamais. On raconte même qu’il est devenu très gentil et qu’il ne boit plus que du lait.

       Depuis ce jour, Jeanne, son mouton Doudou et tous les autres moutons de la bergerie vivent des jours heureux et paisibles.

«  L’histoire de l’ogre est finie, l’histoire de l’ogre est finie bêlent les moutons »

 

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